TENDANCE - Le nombre de candidats suspectés de fraude lors du bac a progressé de 24% entre 2009 et 2010...
Haro sur les tricheurs. Les candidats du bac qui plancheront jeudi sur leur première épreuve sont prévenus. Cette année, les examinateurs seront particulièrement vigilants concernant la fraude. Car l'heure est grave. Avec la massification des smartphones et des baladeurs MP3, les candidats disposentde moyens de plus en plus sophistiqués pour gruger.
Du coup, le nombre de candidats suspectés de fraude a progressé de 24% entre 2009 et 2010. «Dans 70 % des 272 cas qui ont fait l'objet d'une procédure en 2010, l'antisèche classique ou le téléphone portable ont été utilisés», a indiqué hier à 20 Minutes Jean-Michel Blanquer, le directeur général de l'enseignement scolaire.
«J'ai tapé la problématique de mon sujet sur Google»
Surtout, les statistiques ne prennent pas en compte les tricheurs qui sont passés entre les mailles du filet, à l'instar d'Alexandre, candidat à la session 2010 à Paris. «Pour l'épreuve de géographie, je devais connaître douze cartes, que j'ai photographiées. Le jour J, j'ai gardé mon portable dans ma poche et je l'ai consulté discrètement pendant une vingtaine de minutes. Les deux examinateurs qui surveillaient les 50 candidats de ma salle n'y ont vu que du feu. J'ai triché aussi en économie. Je suis allé aux toilettes et j'ai tapé la problématique de mon sujet sur Google en ajoutant le mot plan. En deux secondes, j'en ai obtenu un, dont j'ai retenu les grandes lignes. Au final, ça n'a pas été très rentable, car j'ai obtenu 7/20 en histoire-géo et 9/20 en éco.»
De son côté, Nicolas, candidat au bac en 2009 dans les Hauts-de-Seine, a reçu les confidences d'une dizaine d'amis «tricheurs». «Ils ont surtout grugé en maths et en physique. La majorité d'entre eux ont utilisé leur portable pour retrouver des formules, des corrections d'annales ou récupérer des fiches récapitulatives. Avec les téléphones tactiles, les recherches sont tellement rapides! J'ai même une amie qui s'est écrit des antisèches sur les jambes et les a consultées aux toilettes!»
Brouilleurs d'ondes
Bien décidé à ne pas laisser prospérer ce phénomène, le ministère de l'Education a publié le 22 mai une circulaire sur le sujet. Elle recommande que «les téléphones portables et appareils permettant l'écoute de fichiers audio» soient éteints et qu'ils soient «rangés dans le sac du candidat» ou «remis aux surveillants de salle».
Insuffisant, selon certains syndicats, qui souhaiteraient que des brouilleurs d'ondes soient utilisés. «Ce n'est pas la solution idéale car cela pose des problèmes juridiques. Et cela ne résout pas tout, puisque les téléphones ont des mémoires», rétorque Jean-Marie Blanquer. Le ministère préfère insister sur les sanctions en cas de flagrant délit : «Qui peuvent aller jusqu'à l'interdiction définitive de se présenter à des examens».
Delphine Bancaud,avec Gabriel Beaurepair
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